Sur les traces des employés d'une entreprise au début du XXe siècle.

Publié le 9 Mars 2018

Cette semaine fut riche en découvertes. J'ai pu me rendre aux Archives municipales de Fécamp. Ayant donc été absorbé par les recherches, la dernière partie concernant la vie quotidienne de ma famille au début du XXe siècle sera publiée un peu plus tard (le temps de finaliser).

Cet article a une vocation un peu plus méthodologique. Comme vous avez pu le lire dans les articles précédents, je me suis intéressé à un fragment de correspondance familiale pour les années 1904 et 1905 principalement. J'ai aussi accès à un témoignage tapuscrit de Ferdinand Cardon (1915-2011), ancien employé de l'entreprise, mais aussi cousin généalogique. Des sources intéressantes. Malgré tout, pour la période allant de la création de l'entreprise en 1872 à la Grande Guerre en 1914, les sources manquent. En plus de la correspondance, j'ai essayé de retrouver la trace des employés de l'entreprise. Il me semblait important, étant le descendant des patrons, de rendre hommage aux petites mains qui travaillaient durement, parfois dans des conditions qui semblent aujourd'hui inadmissibles.

Mais comment faire ?

Curieusement, une série documentaire bien banale pour un généalogiste m'a été d'un grand secours : les recensements ! A Fécamp, ils vont de 1851 à 1954, numérisés et accessibles en salle de travail, mais aussi version papier. A défaut d'avoir laissé des archives internes, il est difficile de retracer la vie d'une entreprise de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. Dans la mesure où la tante Tougard a réduit son activité après 1905, comme je l'ai montré dans mes précédents articles, l'année intéressante est 1901. J'ai ainsi pu retrouver 32 salarié(e)s (dont mon ancêtre, Louis Pascal Levacher), à la fois artisans, petites mains et marins. Bien sûr, beaucoup de marins n'habitaient pas Fécamp et je ne peux donc pas reconstituer précisément les équipages. Si les archives de la ville possèdent la liste des navires de la petite pêche armés à Saint-Valery-en-Caux, cela ne concerne pas ma période.

Bref, la liste ci-dessous n'a pas d'ordre précis. Seule la patronne, la tante Tougard, et son futur successeur, employé de commerce, mon arrière-arrière-grand-père, Louis Pascal Levacher (1877-1949), occupent les deux premières (la tante n'a pas de numéro car c'est la patronne).

Liste des employés de l'entreprise Tougard-Levacher en 1901
NuméroNomPrénomÂgeProfession
PatronneVve TougardLouise50armateur
1LevacherLouis24employé de commerce
2LemonnierJules42tonnelier
3HoulbrequeMarcel14cordier
4RasCasimir17marin
5RasJules16marin
6LécuyerPierre13cordier
7PaumierGeorges27marin
8QuevalFélix42cordier
9ThieulantGuillaume14cordier
10VillemotJeanne20ouvrière en filets
11DaussyMarie40ouvrière en filets
12FribouletEloïse52ramendeuse
13DecauxNarcisse56marin
14MédrinalPaul32comptable
15LeborgneAdrienne17ramendeuse
16LeborgneHélène16ramendeuse
17MarcotteLouis37tonnelier
18QuehecFrançois26marin
19CoutureArthur50matelot
20SevestreMarius29marin
21CarpentierSénateur16marin
22LaineyFrançois34tonnelier
23PredhommePaul46cordier
24PredhommeAlbert19cordier
25LappelArthur18marin
26BuquetRachel25ouvrière en filets
27BuquetLouise22ouvrière en filets
28CriquiocheAdolphe42marin
29LairEmile29cordier
30AubinJules36tonnelier
31AuzouAugustine15ouvrière en filets
32LerbourgJean19cordier

 

Concernant les femmes, outre la patronne, Louise Tougard, qui est dite armateur, il y a des ramendeuses et des ouvrières en filets. Pour les hommes, outre mon ancêtre, employé de commerce, il y a le comptable, les marins, mais aussi des cordiers et des tonneliers. En effet, la tante Tougard possédait une corderie à Fécamp, et les tonneliers étaient nécessaires pour le stockage. Certains employés sont très jeunes : 13 ans pour le cordier Pierre Lécuyer et 15 ans pour l'ouvrière en filets Augustine Auzou. Certains noms me sont plus familiers, comme ceux de Paul Médrinal, le comptable, de Félix Queval, cordier, et de Louis Marcotte, tonnelier, qui avaient sans doute plus d'influence dans l'entreprise, notamment du fait de leur âge et de leur expérience.

En bref, mes recherches étant récentes, une analyse plus poussée de la liste suivra. Mon but sera notamment de découvrir les dates de naissances précises des employés. Mon travail concernant la série sur la correspondance familiale des années 1904 et 1905 va donc pouvoir être complété au fur et à mesure de mes recherches en archives. 

Rédigé par Simon Levacher

Publié dans #méthodologie, #côté paternel, #histoire régionale

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