Les quatre parents de Joseph Rodias (1817-1873).

Publié le 27 Mars 2016

La généalogie nécessite de la patience, de la persévérance, mais aussi un goût prononcé pour les mystères. Les archives de ma grand-mère, du côté de ma mère, contiennent de nombreux papiers sur les membres de sa famille. Il y a des photocopies d'actes, des notes, mais aussi des photographies ou encore des lettres. C'est en fouillant dans ses dossiers que j'ai trouvé cette histoire rocambolesque, celle de Joseh Rodias.

Le petit village de Sermentizon, dans le Puy-de-Dôme, d'où sont issus les Rodias, n'a pas cinq cent habitants aujourd'hui. A l'époque de la Révolution, celle de Joseph Rodias, il y a le double de sermentizonnais(es) (environ 1 100). Là-bas, une floppée de Rodias dans les registres d'état-civil.

Le mystère vient du fait que mon ancêtre n'a pas les mêmes parents à sa naissance et à son mariage. D'où vient cette originalité ? D'une erreur de ma part ? Ou est-ce plus compliqué que cela ?   

1. Joseph Rodias : les éléments connus.

Concernant mon ancêtre officiel, au moment de ma fouille dans les papiers familiaux, je sais qu'il est né en 1817 à Sermentizon. D'après ma grand-mère, ses parents sont Joseph Borian Rodias (°ca.1792), tuilier, et Marguerite de Larboula (°1796), issue de la petite noblesse locale, sans que j'en retrouve la trace.

Joseph Borian est tuilier à Saint-Paulien, en Haute-Loire. Il est à la tête d'une entreprise prospère de fabrication de tuiles. Il est même l'inventeur d'une tuile spéciale, exposée au Musée du Puy-en-Velay. Ce n'est peut-être plus le cas aujourd'hui, car, après recherche, il n'y a aucune trace de cette tuile.

En 1850, notre Joseph épouse Catherine Riou, fille de Jean et de Catherine Rava, propriétaires-cultivateurs à Lissac.

En 1873, il meurt à Saint-Paulien, en laissant au moins un fils, Joseph, né en 1852 et qui travaillera dans la récente Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PML). Il fut aussi un maître-graveur sur armes à Saint-Etienne. Lorsqu'il épouse Julie Durand en 1876, il vit déjà très convenablement. Il s'enrichit peu à peu, jusqu'à avoir l'idée d'ouvrir un café à Saint-Etienne. Trop généreux avec les clients, il est vite ruiné. Ses quatre enfants n'auront pas grand chose à son décès. 

2. La résolution du mystère.

Revenons à notre Joseph. Dans les papiers de ma grand-mère je trouve un acte de naissance d'un Joseph Rodias, né le 19 juillet 1817 à Sermentizon. Je me dis qu'il s'agit de mon ancêtre. Seulement, il y a un problème. Il serait le fils d'un Joseph Rodias, né vers 1779, un cultivateur habitant à Sermentizon, au lieu-dit du Rocher, et d'Antoinette Vigier. Un des témoins s'appelle Joseph Rodias, frère de Jean, âgé de 42 ans, également cultivateur au lieu-dit du Rocher.

Voici les informations de cet acte de naissance. Je passe du temps à méditer là-dessus, en essayant de comprendre les relations entre les différents personnages. De reconstituer le réseau familial en fait. 

Je crois d'abord que le fameux Jean Rodias est l'oncle de Joseph Borian. Mais Jean est né vers 1779 et Joseph Borian en 1792. C'est peu probable. Le père de Joseph Borian, Gabriel est mort en 1804. J'ai alors tenté d'estimer sa date de naissance. Ce qui est aléatoire et hypothétique, j'en suis conscient. Dans la famille les hommes meurt environ à 54 ans. En prenant une fourchette de plus ou moins cinq ans, cela donne une vie entre 49 et 59 ans. Il serait donc né entre 1745 et 1755.

Résultat : Jean pourrait être le fils de Gabriel et donc le frère de Joseph Borian. Une autre découverte vient troubler ma réflexion. Une Marie Rodias, née vers 1786, est aussi la fille d'un Joseph Rodias (mort vers 1794). Elle épouse, en 1814, un de Larboula. 

Alors là, un tilt : en 1815, le mariage de Joseph Borian avec une de Larboula est-ce une coïncidence ?    

3. Analyse et conclusions.

Après analyse des données, je distingue trois branches. Plus tard, je découvre que Joseph, mon ancêtre, est né le 9 novembre 1817 et non le 19 juillet 1817. Mon ancêtre est définitivement le fils de Joseph Borian et Marguerite de Larboula. Mais alors quel est le lien entre les différentes branches trouvées au cours de mes recherches ? Et surtout entre ces deux Joseph Rodias, né en 1817 dans la même commune ?

Récapitulons. Je suis parti d'un mystère : pourquoi Joseph Rodias a-t-il quatre parents ? Au fur et à mesure, je commence à trouver des indices me permettant de reconstituer la base du réseau familial des Rodias à la fin du XVIIIe siècle.

Arbre de descendance des trois générations Rodias reconstituées grâce aux archives familiales. Encadré en noir les deux Joseph Rodias né en 1817.

Arbre de descendance des trois générations Rodias reconstituées grâce aux archives familiales. Encadré en noir les deux Joseph Rodias né en 1817.

Finalement, Gabriel et Joseph sont frères, ainsi qu'un autre, inconnu. Joseph (9.11.1817) et Joseph (19.07.1817) sont cousins issus de germains. Et Marie, née vers 1786, serait la cousine de Joseph Borian, le père de notre Joseph, né le 9 novembre 1817. Elle épouse un de Larboula, comme son cousin, ce qui montre un lien important entre les deux familles. Le fameux Jean Rodias serait lui aussi le cousin de Joseph Borian. Il est le fils d'un inconnu, qui serait né entre 1734 et 1744, ce qui correspond avec Gabriel (né vers 1750) et Joseph (né vers 1744). 

Rédigé par Simon Levacher

Publié dans #côté maternel

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